L’expression « calendrier romain » désigne l’ensemble des calendriers utilisés par les Romains jusqu’à la création du calendrier julien en 45 av. J.-C par Jules César.
On sait peu de choses sur les calendriers que les Romains utilisaient avant la réforme du calendrier julien, et il est possible qu’une grande partie de nos connaissances sur ce sujet ne soient que des conjectures. Mais il est clair que beaucoup des détails donnés par certains textes ou récits populaires sur le calendrier romain, qui peuvent contenir une part de vérité, ne sont pas basés sur des faits historiques.
Les premiers calendriers romains
Selon la légende, le premier calendrier romain a été introduit par le co-fondateur de Rome, la figure mythique Romulus, en l’an 753 av. J.-C., l’année 1 du calendrier romain (AUC : ab urbe condita, depuis la fondation de la ville).
Ce calendrier aurait eu 10 mois sur une année, avec un total de 304 jours. Il est possible que les peuples qui habitaient l’Italie vers 700 av. J.-C. utilisent des calendriers de 10 mois, mais ce n’était certainement pas pratique. Le début de l’année commençait à l’époque de l’équinoxe de printemps, et après le 10e mois, on introduisait une période hivernale intercalaire d’une durée « suffisante » pour éviter un trop grand décalage avec les saisons.
Les noms de ces mois étaient : Martius (lié au dieu Mars), Aprilis (lié à Aperta, le surnom d’Apollon ?), Maius (un autre nom pour Jupiter), June (lié à la déesse Junon), puis Quintilis (5e mois), Sextilis (6 e), September (7 e), October (8 e), November (9 e), December (10e). Mais ces noms peuvent être des « inventions » ultérieures.
Dix, douze ou treize mois ?
Toujours d’après les récits, le deuxième roi de Rome, Numa Pompilius (715-673 av. J.-C., mais c’était peut-être un personnage mythique), le successeur de Romulus, a ajouté deux mois au calendrier : Februarius en Januarius. Ces mois sont placés avant Martius, de sorte que la signification des noms des mois ne correspondait plus au numéro de rang. Vers 450 av. J.-C. Februarius et Januarius ont été échangés et le premier mois de l’année a commencé dès lors par Januarius.
Le nombre de jours que comportait chaque mois n’est pas tout à fait clair. Selon certains, Martius comprenait 31 jours, Aprilis 30 et les mois suivants alternativement 31 et 30. Mais September avait 30 jours, October 31 et November et December 30 chacun. Numa Pompilius a retiré 1 jour de chaque mois qui contient 30 jours et a donné 29 jours au mois Januarius et 28 au mois Februarius. L’année a donc duré 355 jours.
Pour que les saisons tombent à peu près au même moment de l’année, on ajoute parfois à la fin de l’année, un mois supplémentaire (nommé Intercalaris ou Mercedonius avec 22 ou 23 jours, bien qu’il y ait quelques désaccords parmi les experts sur la durée de ce mois).
En insérant alternativement une année, avec et sans mois intercalaire, sur une période de 8 ans et en laissant le mois intercalaire durer 22 ou 23 jours, on obtient un total de 2930 jours ou une moyenne de 366,25 jours par année, ce qui était à près d’un jour trop long par rapport à la période réelle de révolution de la Terre autour du Soleil. Par conséquent, on retirait 7 jours à la huitième année.
Mais tout ceci reste de la théorie. Dans la pratique, c’était le devoir des grands pontifes, les prêtres de l’époque, de suivre les calendriers et d’insérer les mois intercalaires. Mais ils échouaient lamentablement, en partie à cause de l’ignorance, mais aussi pour des raisons politiques (guerres, fêtes…), financières (transactions, impôts), juridiques (litiges…) ou religieuses (sacrifices, superstition, peur de tous les nombres pairs…).
À l’époque de Jules César, la différence entre l’année civile et l’année solaire s’élevait à près de deux mois.
La réforme du calendrier julien
Jules César a réformé le calendrier, sur les conseils de plusieurs savants, dont Sosigène, un astronome d’Alexandrie. Jules César a introduit une année de 365 jours, avec, tous les quatre ans, une année bissextile où l’on ajoute un jour de plus au mois de février. À partir de 45 av. J.-C., il a fait commencer l’année en janvier (31 jours), suivi de février (29 ou 30 jours dans une année bissextile). Les mois qui suivent février comprennent alternativement 30 ou 31 jours.
Avant que cette réforme ait pu être mise en place, un certain nombre de corrections devaient encore être faites. L’année 46 avant J.-C. fut probablement l’année la plus remarquable de l’histoire du calendrier.
Cette année-là, le mois de février comptait exceptionnellement 24 jours suivis d’un mois intercalaire de 27 jours. Les mois qui suivaient jusqu’en novembre se succédaient comme dans l’ancienne année romaine avec des mois de 29 et 31 jours. Après novembre, on a ajouté deux mois supplémentaires pour que le 25 mars de l’année suivante coïncide avec le début du printemps. Les noms de ces mois entre novembre et décembre ne sont pas connus, mais plusieurs sources suggéraient qu’on les avait nommés Undecember (33 jours) et Duodecember (34 jours). Enfin, l’année 46 av. J.-C. se terminait décembre, qui comportait 29 jours. Au total, il y avait eu 445 jours en cette « année de confusion ».
Après ces ajustements, l’année 45 av. J.-C. a pu démarrer selon le calendrier julien. Le mois Quintilis a été rebaptisé Julius. En 8 av. J.-C., le mois Sextilis a été rebaptisé Augustus, le nom du premier empereur de Rome.
On ne sait pas clairement à quel moment on a décidé que le mois d’août a 31 jours, les mois de septembre et novembre 30 jours, les mois d’octobre et décembre 31 jours et le mois de février 28 jours (ou 29 jours lors des années bissextiles). Certaines sources affirment même que ces derniers ajustements n’ont été faits qu’au XIVe siècle.
Les jours du mois chez les Romains
Les Romains ne comptaient pas les jours de la même manière que dans le calendrier occidental actuel. Alors que nous comptons nos jours après le premier jour du mois (par exemple, le 22 juin), les Romains comptaient les jours en se basant sur trois jours de repère dans le mois :
- les « Kalendae » : le premier jour du mois ;
- les « Idus » : le 13e jour de janvier, février, avril, juin, juin, août, septembre, novembre ou décembre, ou le 15e jour de mars, mai, juillet ou octobre. Selon d’autres sources, il s’agit aussi du 15e jour de chaque « long mois » (de 31 jours), donc le 15e jour de janvier, août et décembre dans le calendrier julien ;
- les « Nonae » : le 9e jour avant « Idus » (Idus inclus).
Les jours du mois sont alors comptés à partir de ces trois jours de repère. Par exemple : a.d. V Nonae (ante diem) est de 4 jours avant les Nonae (le 3 du mois). a.d. VI Kalendae est de 7 jours avant le premier du mois suivant.
Dans un mois ordinaire de février, c’est le 24 février. C’est cette journée qui était traditionnellement « doublée » dans une année bissextile. D’où le nom « bissextile », un sixième jour « bis » qui a été introduit dans une année bissextile. La journée intercalaire réelle lors des années bissextiles est donc le 24 février (parfois le 25 février).
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Des informations détaillées sur les calendriers (en anglais) peuvent être trouvées dans The Calender FAQ, mais aussi sur des centaines d’autres pages sur Internet. Gardez à l’esprit le texte des deux premiers paragraphes de cette page.